Santé

La prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde : le défi des thérapies personnalisées

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire auto-immune chronique d’une prévalence mondiale de 0,24 % et d’une incidence annuelle de 20 à 45 pour 100 000 personnes, selon la revue du Rhumatisme publiée en juillet 2021.

Lorsqu’elle n’est pas traitée efficacement, la polyarthrite rhumatoïde est associée à un fardeau inflammatoire non négligeable qui entraîne une dégradation érosive progressive des articulations, des manifestations extra-articulaires, un excès de comorbidités et une augmentation de la mortalité. Au cours des trente dernières années, la compréhension de la physiopathologie de cette maladie s’est considérablement améliorée, conduisant à reconnaître plus généralement les bénéfices de la mise en place précoce d’un traitement de fond antirhumatismal (DMARD) selon le concept de « fenêtre d’opportunité », à adopter l’approche de « traitement à la cible » (traitement jusqu’à rémission) et à découvrir une gamme de plus en plus étoffée de thérapies innovantes ciblant d’importantes voies pathogénétiques (anti-TNF, inhibiteurs de l’interleukine-6, des Janus kinases [JAK], etc.).

Parallèlement à ces avancées thérapeutiques majeures, plusieurs études longitudinales menées dans des pays industrialisés ont montré une diminution de l’activité moyenne de la PR dès l’inclusion et sur 10 ans de suivi. La proportion de patients présentant des manifestations extra-articulaires de PR, principalement une vascularite rhumatoïde, est en baisse.

Ces dernières années, une diminution de l’incidence de la PR séropositive (avec présence du facteur rhumatoïde et/ou des anticorps antipeptides cycliques citrullinés [ACPA]) et une augmentation de l’incidence de la PR séronégative ont été rapportées aux États-Unis et en Europe.

Les études utilisant l’IA apportent des informations encourageantes pour orienter le choix des traitements et remettent en perspective l’approche actuelle par tâtonnements de la prise en charge de la PR. Si elles aboutissent, ces innovations devraient permettre d’améliorer encore la qualité des soins et le devenir des patients atteints de PR, et à terme résoudre les incertitudes quant à l’efficacité des traitements et aider à sélectionner le bon médicament pour le bon patient au bon moment.

Plusieurs défis majeurs doivent toutefois encore être surmontés, suggérant que la problématique de la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïdeest loin d’être résolue.

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